Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles

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Forclusion

En 1984, Freud propose un mécanisme de défense spécifique pour la psychose et choisit le verbe  « rejeter » pour l’indiquer.  Ainsi, dans le cas de la psychose, le sujet rejetterait la représentation insupportable ou son substitut à l’extérieur du psychisme. A ce sujet, Freud écrit : « Il existe une sorte de défense bien plus énergique et bien plus efficace qui consiste en ceci que le moi rejette (verwirft) la représentation insupportable en même temps que son affect et se conduit comme si la représentation n’était jamais parvenue au moi »[1]. A cette période, l’état psychotique serait donc, selon Freud, l’expression d’une tentative désespérée du moi de se préserver en se débarrassant d’une représentation inassimilable qui, comme un corps étranger, menacerait son intégrité. A partir de cette description du processus psychotique, nous pouvons décrire schématiquement deux temps : un premier temps où il y aurait un surinvestissement par le moi d’une représentation incompatible avec les autres représentations normalement investies, et un deuxième temps où le sujet rejetterait violemment cette représentation engendrant ainsi  une abolition de la réalité dont la représentation était la copie psychique.

 
 

Dans les « Etudes sur l’hystérie », lorsqu’il présente la première description du transfert négatif, Freud emploie le « rejet » comme un synonyme du refoulement, à propos d’une patiente hystérique qui aurait « rejeté » dans l’inconscient un désir ancien d’être embrassée par un homme avec qui elle avait conversé[2]. Beaucoup plus tard, dans « Totem et tabou », on rencontre une acception du « rejet » qui dérive de la précédente et qui est placée au fondement de la conscience morale[3]. Ce concept apparaît aussi dans le cas clinique « L’homme aux loups [4]» et l’écrit « La négation[5]  ». Malgré ces différentes apparitions de ce mot « rejet », le statut théorique reste incertain dans les travaux de Freud. Les significations liées à ce terme sont donc assez variées, néanmoins on peut essentiellement les ramener à trois[6] : dans le sens d’un refus qui peut s’opérer sur le mode du refoulement, dans le sens d’un rejet sous la forme du jugement conscient de condamnation[7] et dans le sens d’un mécanisme de défense bien plus énergique que le refoulement. Lacan mettra en avant ce dernier sens, en se référant surtout à deux textes de Freud : « L’homme aux loups » et l’écrit  « La négation». Cet écrit sur « la négation »  permettra à Lacan de préciser la « forclusion », mot qu’il préfère à celui de « rejet »,  dans son rapport à un procès primaire qui comporte deux opérations complémentaires : l’introduction dans le sujet et l’expulsion hors du sujet. La première opération consisterait à accepter une représentation, la deuxième à la refuser. La première de ces opérations est ce que Lacan nomme « symbolisation », ou « Bejahung » (position, affirmation) primaire. La seconde, appelée forclusion, consisterait à ne pas symboliser ce qui aurait dû l’être.

 
Bibliographie :

[1] Freud S. (1894) « Les psychonévroses de défense »  in : Névrose, psychose et perversion, Paris : PUF, 1973, p. 1-14.

[2] Freud S. (1892-1895) Etudes sur l’hystérie. Paris : PUF, 1967, p. 245.

[3] La conscience morale est « la perception interne du rejet de certains désirs que nous éprouvons, étant bien entendu que ce rejet n’a pas besoin d’invoquer des raisons quelconques, qu’il est sûr de lui-même », Freud S. (1912-1913) Totem et tabou. Paris : Payot, 1986, p. 82.

[4] Freud S. Cinq psychanalyses. Paris : PUF, 1954.

[5] Freud S. (1925) « La négation » in  Œuvre complètes. Vol. XVII, Paris : PUF, p. 165-171.

[6] Laplanche J., Pontalis J.-B. Vocabulaire de la psychanalyse. Paris : PUF, 1967, p.164.

[7] On trouve dans cette acception le mot composé « Urteilsverwerfung » dont Freud indique lui-même qu’il est synonyme de « Verurteilung »  qui signifie « jugement de condamnation ».


 

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