Dysmorphophobie

Extrait de “Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 140-141.

Anglais : body dysmorphia 
 
La dysmorphophobie est la peur d’avoir des déformations physiques. Le dysmorphophobique est normalement constitué, mais il est affecté par une altération de l’image qu’il a de son corps. Une phase dysmorphophobique caractérise souvent l’adolescence, car les adolescents doivent s’habituer à leur corps d’adulte.
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Serafino Malaguarnera (2010) s’appuie sur les recherches de Stéphane Thibierge (1999) concernant les troubles de la reconnaissance et de la nomination en psychopathologie pour mettre en avant l’importance de la problématique de l’image du corps chez les anorexiques et proposer un Serafino Malaguarnera (2010) s’appuie sur les recherches de Stéphane Thibierge (1999) concernant les troubles de la reconnaissance et de la nomination en psychopathologie pour mettre en avant l’importance de la problématique de l’image du corps chez les anorexiques et proposer un nouvel éclairage sur la dysmorphophobie qui caractérise l’anorexie.  Selon Stéphane Thibierge, il y aurait des pathologies étroitement liées à l’image spéculaire considérée comme le moment où se constituent et se lient les repères subjectifs primordiaux de la reconnaissance et de l’identification. Il est possible d’observer dans plusieurs domaines des phénomènes qui vont d’un sentiment d’étrangeté à des formes proches de l’hallucination ou de l’idée délirante ayant une incidence sur la consistance de l'image du corps. En fonction des pathologies et des manifestations, il y aurait ou une levée transitoire ou une absence du refoulement qui tempère, neutralise l'entrée en scène de l'objet petit a. Lorsque cet objet envahit le champ de la perception, le sujet identifie toujours un même « x » qui perturbe le champ de la reconnaissance. Ainsi, en identifiant toujours ce même « x », le sujet reconnaît autre chose que ce qu'il reconnaîtrait habituellement. Serafino Malaguarnera propose un rapprochement entre ces explications et la clinique de l’anorexie. Les anorexiques n'ont pas de difficultés à reconnaître les formes d'un corps humain, mais face à leur image spéculaire le champ de la reconnaissance est perturbé. Les anorexiques, lorsqu'elles racontent leur vécu, identifient toujours un même trait qui s'impose dans le champ visuel et qu'elles nomment toujours avec les mêmes mots. Bien qu’elle puisse reconnaître et distinguer au niveau du percept une forme grosse d’une forme maigre, l’anorexique identifie toujours le même trait de grosseur sur son image spéculaire qui lui donne la certitude d’être grosse. L’anorexique s’engage ainsi dans un combat sans fin contre ces traits persécuteurs de grosseur. Ces traits s'imposent en dépit du temps qui passe et des transformations réelles du corps. Ainsi, le champ de la reconnaissance est atteint, perturbé, et l'anorexique ne reconnaît plus la forme réelle de son corps. C'est cet aspect qui avait amené certains chercheurs à poser l’hypothèse d’un trouble de la perception. Dans le passé, l’hypothèse d’un trouble de la perception avait été souvent évoquée. Cette hypothèse n’a pas été retenue après les expériences conduites par différents chercheurs. De fait, l’anorexique n’a aucune atteinte aux capacités de reconnaître les formes réelles du corps humain. En revanche, l'anorexique manifeste une atteinte à la reconnaissance de l'image du corps, nommée dysmorphophobie,  là où elle identifie toujours le même « x », notamment à l’image spéculaire du corps propre.                                                                                                          ________________
Bibliographie :                                                                                                                                 
Malaguarnera S. (2010), L’anorexie face au miroir. Le déclin de la fonction paternelle, L’harmattan.                                                                                                                                                        
Thibierge S. (1999), Pathologies de l’image du corps. Étude des troubles de la reconnaissance et de la nomination en psychopathologie, PUF, 1999.

Compléments :                                                                                                                                                      
Membre fantôme

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