Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles

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Principe de plaisir






Extrait de “
Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016

Allemand : Lustprinzip — Anglais : Pleasure principle.

D’une manière générale, le principe de plaisir est la tendance qui pousse l’être humain à chercher le plaisir et à fuir la douleur. 

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Le principe de plaisir occupe une place fondamentale dans la métapsychologie freudienne. Freud décrit sa première conception de cette notion dans l’Esquisse (Freud, 1895), abordée selon une perspective neurobiologique et d’un point de vue économique. Les sensations de douleur et de plaisir sont définies à partir du postulat fondamental sur lequel sont bâtis les développements de l’Esquisse, notamment la tendance de l’appareil psychique à se débarrasser des quantités d’excitation. Le principe du plaisir devient ainsi la tendance de l’appareil psychique à rechercher la diminution de toute excitation psychique vécue comme déplaisir. En 1915, dans Pulsions et destins de pulsions, Freud reprend les mêmes termes pour définir le principe de plaisir. C’est seulement à partir de 1920 que Freud revient sur cette notion pour y ramener quelques précisions, notamment dans Le problème économique du masochisme (1924). Les observations cliniques ne soutiennent pas toujours l’explication du principe de plaisir exclusivement selon une approche quantitative. L’excitation sexuelle est aussi un exemple frappant où la seule explication quantitative est invalidée. En effet, pendant cet état, l’augmentation de tension traduit un plaisir, alors qu’il devrait y avoir un déplaisir. Ne pouvant pas réduire les sensations de plaisir et déplaisir au seul facteur quantitatif de l’excitation, Freud ajoute alors un aspect qualitatif, notamment celui de rythme, qui reste cependant assez imprécis (1).
Concernant la diminution de l’excitation psychique, Freud oscille entre deux descriptions. Dans l’une, le principe de plaisir est assimilable au principe de Nirvâna, c’est-à-dire l’appareil psychique vise à réduire à néant les tensions et les excitations. Dans l’autre description, le principe de constance est une autre formulation du principe de plaisir, c’est-à-dire l’appareil psychique vise à maintenir la quantité d’excitation psychique aussi basse que possible ou constante.                                                                                                   
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Neuropsychanalyse
                                               
Robert Emde (1999) a tenté de vérifier expérimentalement  la véracité du principe de plaisir (1999) à travers des recherches issues d’observation d’enfant dans des conditions de développement normal, qui ne relève pas de la psychopathologie. À partir de ces recherches, Robert Emde montre que la plupart des enfants tendent à éviter le déplaisir et à rechercher le plaisir.
Selon François Ansermet et Pierre Magistretti, le principe de plaisir régit les réassociations des traces en un processus génératif qui font apparaître de nouvelles traces éloignées de l’expérience initiale et le rétablissement de l’équilibre physiologique (2) pourrait être considéré comme le correspondant biologique du principe de plaisir (Ansermet et Magistretti, 2010).                              
Certains auteurs (Chenu et Tassin, 2014) ont proposé une confrontation entre les présupposés biologiques de la conception freudienne du plaisir et les connaissances neuroscientifiques contemporaines, car le concept de plaisir est un des concepts qui se prête à une recherche de corrélats neurobiologique. Ils procèdent avant tout à une analyse des caractéristiques et finalités du plaisir et des substrats neurobiologiques, pour finalement les comparer aux présupposés biologiques de la conception freudienne du plaisir. Cette confrontation entre la conception freudienne du plaisir et les connaissances neuroscientifiques contemporaines montre qu’une perspective homéostatique du principe du plaisir n’est pas réfutée. Cependant, les connaissances neuroscientifiques contemporaines sur les circuits impliqués dans les sensations de plaisir montrent qu’ils ne sont pas uniquement impliqués dans la satisfaction, mais ils agissent également comme facteur d’incitation à l’action. Il y aurait donc une coexistence de plusieurs modalités au sein de ces circuits du plaisir, l’une motivationnelle et l’autre hédonique, qui n’apparaissent pas dans la conception freudienne du principe du plaisir. Cependant, Freud a nuancé ses propos sur l’assimilation du plaisir au seul facteur quantitatif en introduisant également un facteur qualitatif, notamment celui de rythme (bien que cette notion reste cependant assez imprécise dans la pensée freudienne) pour expliquer l’augmentation de tension traduisant un plaisir pendant l’excitation sexuelle. Selon Freud, il y aurait donc deux facteurs qui sont opérants dans le plaisir et qui pourraient bien trouver une explication dans la coexistence de deux modalités au sein de ces circuits du plaisir mises en avant par les connaissances neuroscientifiques contemporaines. Ainsi, la modalité hédonique du circuit du plaisir serait assimilable à la perspective homéotasique du principe du plaisir, à la dimension quantitative de ce principe, et la modalité motivationnelle pourrait expliquer le facteur qualitatif, celui de rythme, du principe de plaisir.

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1. « peut-être s’agit-il du rythme, de l’écoulement temporel des modifications, des montées et des chutes de la quantité d’excitation ; nous ne le savons pas ».
2. Voir : Homéostasie
                                                                                                                                               
Bibliographie :                                                                                                                                    

Akamatsu E., Oudin E., Perruche M. (2013), Le plaisir : De Platon à Onfray, Éditions Eyrolles.           
Ansermet F., Magistretti P. (2010), Les énigmes du plaisir, Odile Jacob.    
Chenu A., Tassin J.-P. (2014), Le plaisir : conception neurobiologique et conception freudienne, L’Encéphale, Volume 40, Issue 2, Pages 100-107.                                            
Emde R. (1999), Une progression : les influences intégratrices des processus affectifs sur le développement et en psychanalyse, trad. fr., Revue française de psychanalyse, 1/1999, p. 189-216.                                                                                                             
Freud S. (1895), Esquisse d’une psychologie scientifique, in : La naissance de la psychanalyse, PUF, 1956.                                                                                                 
Freud S. (1915), Pulsions et destins de pulsions, in : Œuvres complètes, Tome 13, PUF, 1988.                                                                                                                                                  
Freud S. (1920), Au-delà du principe de plaisir, in : Essais de psychanalyse, Payot, 1988.  Freud S. (1924), Le problème économique du masochisme, trad. J. Laplanche, in : Névrose, psychose et perversion, Presses Universitaires de France, 1973.                                
Laplanche J., Pontalis J.-B. (1967), Vocabulaire de la psychanalyse,  PUF.    

Compléments :                                                                                                                                  
Esquisse d’une psychologie scientifique, plaisir
 



 

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